Cassou, vendredi 23 mai 2025. Dans la salle sobre mais animée de la mairie de la commune de Cassou une soixantaine de participants (femmes et hommes) écoutent attentivement les explications des formateurs.
Venus des quatre coins des communes de Gao et Cassou, ils sont membres des Commissions de Conciliation Rurale Villageoise (CCRV) et des Commissions Foncières Villageoises (CFV), ces acteurs de proximité souvent méconnus, mais pourtant essentiels pour préserver la paix dans les terroirs ruraux.
Organisée par l’Association Promo Monde Rural (APMR), cette session de renforcement des capacités s’inscrit dans une dynamique de professionnalisation et de responsabilisation des structures locales impliquées dans la gestion du foncier. Pendant deux jours, les participants ont été formés sur la loi 034, la politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural et les mécanismes de prévention et gestion des conflits fonciers.
« Il s’agit de faire comprendre aux membres des CCRV et des CFV leur rôle central dans la prévention des conflits qui emergent autour de l’accès à la terre », explique Monsieur Djibril SORGHO, agent au service régional du foncier et de l’organisation du monde rural de la direction régionale en charge des ressources animales du Centre-Ouest.
Les CCRV, créées par les assemblées villageoises, sont composées de douze membres dont la désignation respecte une représentativité de genre. Leur mission : écouter, dialoguer, prévenir et, si possible, résoudre à l’amiable les conflits fonciers, souvent source de divisions durables entre agriculteurs, éleveurs ou familles.
Pour Madame Viviane KAGNAMA, préfet et Présidente de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Cassou, cette initiative tombe à point nommé : «la question foncière reste l’une des plus sensibles à l’échelle communal et départemental. La période hivernale est souvent propice à l’émergence des tensions foncières. Cette formation aborde une question particulièrement sensible au niveau communal et départemental. Mon souhait est qu’à la suite de cette session, les CCRV puissent contribuer efficacement à la réduction des conflits liés au foncier. »
Même satisfaction du côté de M. Moumouni SANOGO, préfet et PDS de la commune de Gao : « Lorsqu’un conflit est prévenu, il est plus facile de le gérer. Grâce à APMR, nous avons déjà pu mettre en place des CCRV dans certaines localités, après des campagnes de sensibilisation. APMR n’est plus un partenaire à présenter. C’est un acteur fiable, toujours présent sur le terrain.
Madame OUÉDRAOGO, quant à elle, présidente de la CCRV de la commune de Cassou, estime que cette formation est salutaire.
« Grâce à ce que nous avons appris ici, nous serons mieux armés pour sensibiliser nos communautés. Le terrain est fragile, mais si nous semons les bonnes paroles, nous pouvons récolter la paix. »
Même son de cloche chez Monsieur Yacouba NIGNAN, président de la CCRV du village de Passin (commune de Gao), qui voit dans cette initiative une opportunité d’harmoniser les pratiques et de diffuser les bonnes attitudes :
« Cette formation va nous permettre de restituer les connaissances à notre tour dans nos villages. Il faut que chacun comprenne que prévenir un conflit, c’est éviter des blessures souvent irréparables. »
A travers cette formation APMR joue un rôle clé, en construisant la paix à partir des villages, avec les communautés elles-mêmes.